Auteurs : Pierre-Paul Renders et Denis Lapière
Dessinateur : Adrián Huelva
Éditeur : Dupuis
Parution : 7 janvier 2022
Pages : 144
EAN-13 : 979-1034737758
« Je m'appelle Yannis. Ce rendez-vous, j'y vais pour rester libre. » Yannis vit à Marseille. Ses parents et sa petite soeur sont morts du virus U4, qui a décimé 90 % de la population mondiale en à peine dix jours. Lourd de culpabilité de n'avoir pu enterrer ses proches, Yannis voit leurs fantômes un peu partout et commence à douter de sa raison... Heureusement qu'il lui reste le fidèle Happy, son chien. Dehors, ils découvrent horrifié une ville où brûlent des bûchers de cadavres, une ville prise d'assaut par les rats et les goélands, mais aussi par des jeunes prêts à tuer ceux qui ne font pas partie de leur bande. Yannis réussit à échapper aux patrouilles... mais à peine a-t-il retrouvé son meilleur ami que celui-ci se fait tuer sous ses yeux. Trouvant un scooter, il décide de fuir Marseille et de s'accrocher à son dernier espoir : un rendez-vous fixé à Paris par le mystérieux Khronos, qui les a convoqué, lui et tous les autres experts de son jeu en ligne préféré : « Warriors of time »...
Je poursuis ma découverte de l'univers d'U4. Après Stéphane et Koridwen, c'est au tour de Yannis (que l'on croise d'ailleurs dans le point de vue de Stéphane).
Yannis est un adolescent marseillais que la mort de sa famille laisse orphelin, autant de repères que d'amour. Ce volume a une approche très introspective. L'intrigue, structurée autour d'un voyage vers Paris pour une mystérieuse convocation, est moins une progression narrative qu'une traversée existentielle, où chaque étape semble autant géographique que symbolique.
Yannis est profondément humain : il doute, il pleure, il se raccroche à des souvenirs comme à des bouées (le chien qu'il ne peut abandonner, les fantômes de sa famille, ...). Il est en quête de sens.
On sort de cette lecture avec le sentiment étrange d'avoir effleuré quelque chose d'essentiel, non pas une morale mais un constat : celui de la résilience fragile de l'humain face à l'absurde, du besoin irrépressible de lien même dans un monde déserté, et de cette part d'enfance que l'on tente de préserver alors même qu'elle semble condamnée à disparaître.
Il me reste encore deux volumes pour terminer cette quête. Je suis curieuse de voir de quelle manière tous ces destins vont s'entrecouper et se retrouver.
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