mercredi 4 juin 2025

Mickaël Brun-Arnaud et Sanoe - Mémoires de la forêt, Tome 4 : La Saison des adieux

 

Auteur : Mickaël Brun-Arnaud
Dessinateur : Sanoe
Éditeur : Ecole des Loisirs
Parution : 16 octobre 2024
Pages : 328
EAN-13 : 978-2211331852



Autour de la famille Renard, on s'active aux préparatifs de l'anniversaire des quatre-vingts ans de la librairie de Bellécorce quand soudain, une branche craque. C'est le premier signe d'une terrible maladie : le croquebois. Pour en venir à bout, une seule solution : couper l'arbre. Mais, ça, Ernest Renard ne peut s'y résoudre. Le vieux chêne abrite les souvenirs et les oeuvres de sa mère, Anouchka. S'il disparaît, c'est aussi elle qui s'en ira encore un peu plus. À moins que l'arbre des souhaits, un pommier magique dont Anouchka lui avait parlé quand il était petit, n'accomplisse un miracle. Sa quête à travers la forêt lui réservera bien des pépins, et la vie à croquer.


Il est des livres qui referment leurs pages avec la douceur d'une caresse sur l'âme. La Saison des adieux, dernier acte des Mémoires de la forêt en est un.

Le vieux chêne de Bellécorce, rongé par le croquebois. Avec lui, c'est toute la mémoire d'une famille qui menace de disparaître. Mais à l'heure où tout semble décliner, c'est une promesse, nichée dans les mots d'une mère disparue, qui fait germer l'espoir. Commence alors une quête initiatique dans un univers où le passé se conjugue au présent pour mieux ouvrir un avenir apaisé.

Le choix du printemps comme cadre symbolique n'est pas anodin. Le style de l'auteur épouse cette saison : il est limpide, fluide, mais jamais mièvre. Il parle aux enfants avec des mots d'adultes et aux adultes avec une tendresse d'enfance retrouvée.

Ce printemps n'est pas celui du renouveau effervescent, mais celui de la transmission. On y quitte, mais on lègue aussi. Ernest, en partant vers l'arbre des souhaits, n'abandonne rien : il s'assure que ce qui a compté continue de vivre autrement. L'adieu, ici, est moins une fin qu'un passage.

Les illustrations de Sanoe prolongent le souffle du texte. L'écrit et l'image deviennent une fois encore complices.

Ce volume referme les Mémoires de la forêt avec une grande justesse : ni pathos, ni grandiloquence - juste la vérité d'un amour qui persiste, même au-delà de la disparition. C'est un roman qui nous dit doucement que l'adieu n'est jamais tout à fait une fin, mais parfois un début caché. Ce dernier tome n'enseigne pas seulement à se souvenir, mais à aimer sans posséder, à transmettre sans retenir. Un adieu, oui, mais offert à hauteur d'âme.

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