mercredi 19 février 2020

Thomas Gilbert - Les filles de Salem


Auteur : Thomas Gilbert
Éditeur : Dargaud
Parution : 21 septembre 2018
Pages : 200
EAN-13 : 978-2205077025


Une plongée passionnante et terrifiante dans l'univers étriqué et oppressant de la colonie de Salem, en Nouvelle-Angleterre, au 17e siècle. Un village dont le nom restera tristement célèbre pour l'affaire dite des « Sorcières » qu'Abigail nous raconte, elle qui, à 17 ans, fut une des victimes de l'obscurantisme et du fanatisme religieux à l'oeuvre. Tout commence quand un jeune garçon lui offre un joli petit âne en bois sculpté...




Je peine à trouver les mots afin de décrire ce que j'ai pu ressentir en lisant cette bande-dessinée. C'était percutant. Je n'en suis pas sortie indemne.

Thomas Gilbert reprend un épisode historique avec brio et beaucoup d'émotions. Par son talent de conteur mais surtout de dessinateur, il nous décrit une histoire affreuse et bouleversante.
Plus l'intrigue avance et plus l'ambiance devient sombre et sans espoir car nous en connaissons déjà l'issue.
L'auteur met en exergue le patriarcat de l'époque en nous montrant le dur quotidien de ces femmes. Les premières pages m'ont bouleversée. Passer de fille à femme au regard des hommes étaient synonyme de danger.

Je conseille plus que vivement cette lecture. Je comprend totalement l'engouement autour de cette bande-dessinée. C'est amplement mérité.



mercredi 12 février 2020

Emil Ferris - Moi, ce que j'aime, c'est les monstres


Auteur : Emil Ferris
Éditeur : Monsieur Toussaint Louverture
Parution : 23 août 2018
Pages : 416
EAN-13 : 979-1090724471



Chicago, fin des années 1960. Karen Reyes, dix ans, adore les fantômes, les vampires et autres morts-vivants. Elle s'imagine même être un loup-garou: plus facile, ici, d'être un monstre que d'être une femme. Le jour de la Saint-Valentin, sa voisine, la belle Anka Silverberg, se suicide d'une balle dans le coeur. Mais Karen n'y croit pas et décide d'élucider ce mystère. Elle va vite découvrir qu'entre le passé d'Anka dans l'Allemagne nazie, son propre quartier prêt à s'embraser et les secrets tapis dans l'ombre de son quotidien, les monstres, bons ou mauvais, sont des êtres comme les autres, ambigus, torturés et fascinants.
Journal intime d'une artiste prodige, Moi, ce que j'aime, c'est les monstres est un kaléidoscope brillant d'énergie et d'émotions, l'histoire magnifiquement contée d'une fascinante enfant. Dans cette oeuvre magistrale, tout à la fois enquête, drame familial et témoignage historique, Emil Ferris tisse un lien infiniment personnel entre un expressionnisme féroce, les hachures d'un Crumb et l'univers de Maurice Sendak.




De prime abord, cette bande-dessinée ne m'a pas emballée. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans cette histoire. Ce n'est finalement que lorsque le passé d'Anka est raconté que je me suis retrouvée happée.

Graphiquement, cette oeuvre est époustouflante. Emil Ferris possède un talent artistique indéniable. Elle arrive à donner de la profondeur et de la vie aux scènes qu'elle conte. L'impact visuel est immédiat.

En revanche, la narration est plus inégale. L'intrigue est parfois coupée dans son rythme et cela rend la lecture de cet ouvrage (déjà long par son nombre de pages) plus lente voire fastidieuse.

Je ressors donc de ma lecture avec un avis plutôt mitigé.
J'ai envie de connaître la suite car je souhaiterais connaître le fin mot de l'histoire d'Anka. J'espère seulement que cela sera plus fluide qu'avec ce premier tome.