dimanche 31 mai 2020

Jennifer Niven - Tous nos jours parfaits


 Auteur : Jennifer Niven
Editeur : Gallimard
Parution : 17 septembre 2015
Pages : 384
EAN-13 : 978-2070663330



Quand Violet et Finch se rencontrent, ils sont au bord du vide, en haut du clocher du lycée, décidés à en finir avec la vie.
Finch est la "bête curieuse" de l'école. Il oscille entre les périodes d'accablement, dominées par des idées morbides et les phases "d'éveil" où il déborde d'énergie. De son côté, Violet avait tout pour elle. Mais neuf mois plus tôt, sa sœur adorée est morte dans un accident de voiture. La survivante a perdu pied, s'est isolée et s'est laissée submerger par la culpabilité.
Pour Violet et Finch, c'est le début d'une histoire d'amour bouleversante: l'histoire d'une fille qui réapprend à vivre avec un garçon qui veut mourir.




Jennifer Niven nous livre une histoire touchante et poignante. Elle y aborde des thèmes difficiles et délicats à traiter : le deuil, le mal-être, les troubles mentaux... C'est un torrent d'émotions qui nous traverse au fil des pages.

La force de ce roman réside sans conteste dans ses personnages.
Violet et Finch sont deux protagonistes que tout oppose : leur environnement familial, leur position sociale au lycée... mais une chose finit par les rapprocher : leur mal-être intérieur.
Tandis que l'on suit une Violet qui commence petit à petit à se reconstruire, on découvre un Finch qui sombre peu à peu dans les ténèbres. Le point de vue de Finch m'a particulièrement touchée car il a eu quelques échos avec ce que j'ai pu vivre durant mon adolescence.
Certains pourraient regretter la manière dont les troubles mentaux sont abordés, leur côté "romantique" (le style littéraire j'entends) et je peux les comprendre. Néanmoins, je ne pense pas que cela ait été le but de l'autrice de rendre tout cela beau. La dépression n'a rien de beau. Jennifer Niven l'évoque tout simplement avec une belle plume.
Elle m'a d'ailleurs donné envie de lire du Virginia Woolf.


Par ailleurs, j'ai également vu l'adaptation de Netflix. Honnêtement, je l'ai trouvée décevante. On n'y retrouve pas toute l'intensité du roman. Le personnage de Finch n'est que survolé. On ne parle jamais concrètement de sa dépression et de sa possible bipolarité. Cela ne renforce pas le lien qui se créé avec Violet. J'avais un goût d’inachevé à la fin du film.

Je vous conseille donc de préférence le roman. Il ne m'a pas laissé de marbre et il restera certainement un bon moment dans mon esprit.

jeudi 21 mai 2020

Carbone et Justine Cunha - Dans les yeux de Lya, Tome 2 : Sur les traces du coupable


Auteur : Carbone
Dessinateur : Justine Cunha
Éditeur : Dupuis
Parution : 17 janvier 2020
Pages : 64
EAN-13 : 979-1034736867


Lya va peut-être enfin connaître l'identité du chauffard qui l'a renversée la veille de ses 17 ans. Elle tient dans ses mains le dossier subtilisé dans le bureau de maître Martin de Villegan. C'est pour ce dossier qu'elle s'est faite embaucher comme stagiaire dans ce cabinet d'avocats. Tout ça pour ça. Mais Lya peut compter sur ses deux alliés fidèles, Adèle sa collègue dévouée et Antoine son meilleur ami. Sur le terrain, l'enquête pour la vérité vire à la série noire.




Je remercie une nouvelle fois les éditions Dupuis de m'avoir permis de continuer cette histoire via NetGalley.

Dans ce tome-ci, on reprend le cours de l'histoire exactement là où on l'avait laissé à la fin du premier tome.
Je ne vais pas trop m'étaler sur mon avis afin de ne pas trop en dévoiler.

J'ai aimé cette suite. Les personnages sont toujours aussi attachants et nous sommes face à une réelle intrigue policière. Ce deuxième tome fait preuve d'un peu plus de rebondissements que le premier, ce qui m'a vraiment plu. Les auteurs ont su parfaitement jouer avec le suspense.
Quant à l'aspect graphique, c'est encore un plaisir pour les yeux. Le choix des couleurs est vraiment bien pensé.

J'ai vraiment hâte de connaître la suite de cette histoire.

samedi 16 mai 2020

Leïla Slimani - Dans le jardin de l'ogre


 Auteur : Leïla Slimani
Editeur : Gallimard
Collection : Folio
Parution : 7 janvier 2016
Pages : 240
EAN-13 : 978-2070468188


« Une semaine qu'elle tient. Une semaine qu'elle n'a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Élysées, du musée d'Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n'a pas bu d'alcool et elle s'est couchée tôt. Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d'un pied sur l'autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur. Elle veut qu'on la saisisse, qu'on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu'elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l'ogre. »




J'ai découvert la plume de Leïla Slimani avec son roman Chanson douce, que je suis bien contente d'avoir lu avant d'avoir des enfants.

Son style est percutant. Elle ne dit pas les choses à demi-mot. Elle nous immerge dans un univers glacial et parfois violent.
Bien que je ne me sois pas attachée à Adèle, j'ai tout de même ressenti de la peine pour elle.
Cette histoire a un côté glauque, malsain et terriblement humain à la fois, ce qui m'a un peu perturbée.

En revanche, je n'ai pas aimé la fin qui, pour moi, n'en est pas réellement une. Elle est bien trop ouverte pour me satisfaire.

Donner un avis sur ce roman est difficile. Comme pour Chanson douce, je n'ai ni aimé, ni détesté. Toutefois, on ne peut pas dire que cette lecture m'ait laissée indifférente.

dimanche 3 mai 2020

Silène Edgar et Paul Beorn - 14 - 14


 Auteurs : Silène Edgar et Paul Beorn
Editeur : Castelmore
Parution : 16 avril 2014
Pages : 320
EAN-13 : 978-2362311192



Hadrien et Adrien, deux garçons de 13 ans, habitent à quelques kilomètres l'un de l'autre en Picardie. Tous deux connaissent des problèmes à l'école, des troubles sentimentaux, des litiges avec leurs parents. Une seule chose les sépare : un siècle. Leurs destins vont se mêler et une faille temporelle leur permet d'échanger du courrier...




J'ai lu ce roman durant l'épreuve des alliés du tournoi des élites (Team Mages !) organisé dans le cadre du PLIB 2020.
Dans l'ensemble, j'ai plutôt apprécié ma lecture.

J'ai aimé voir les liens se tisser entre Adrien et Hadrien. Ces deux garçons sont attachants. Malgré leurs différences, ils arrivent à lier une amitié très forte et s’encouragent mutuellement dans les défis de leurs vies.

Le roman se divise en deux parties.
La première est plutôt bonne enfant. Les deux protagonistes se découvrent petit à petit et on s'amuse des petits quiproquos qu'ils rencontrent.
En revanche, la seconde partie devient plus sombre et angoissante à partir du moment où ils prennent vraiment conscience de la situation de Hadrien. La présentation effectuée lors du cous d'histoire m'a marqué et a créé une boule d'angoisse dans le ventre quant à la destinée de ce dernier.

Le seul bémol que je trouve à cette histoire est l'aspect historique que je ne trouve pas assez développé à mon goût. Je m'attendais à ce que la Première Guerre Mondiale ne soit pas qu'une toile de fond. Je voulais être imprégnée de cette période historique.

Malgré cela, je ressors de cette lecture avec un ressenti positif. La relation entre Hadrien et Adrien a été une agréable découverte.