dimanche 30 mai 2021

Pauline Sidre - Rocaille #PLIB2021

 


 
 Auteur : Pauline Sidre
Editeur : Projets Sillex
Parution : 22 mars 2020
Pages : 480
EAN-13 : 978-2490700035



Gésill ne dort plus depuis qu'il est mort.

Assassiné puis ramené à la vie par les Funestrelles, des brigands sans scrupules qui voudraient le voir reprendre son trône, l'ancien roi Gésill n'a plus goût à rien.

Son sang vert, autrefois seule source de végétation de la Rocaille, s'est tari. Il pourrit. Seul un représentant des Magistres, ces êtres mythiques exterminés par les ancètres de Gésill, pourrait y remédier.

Aussi, lorsque les Funestrelles, accompagnés du défunt, se mettent en quête de trouver un jeune homme qu'on dit leur dernier descendant, ils sont loin d'imaginer que leur découverte ébranlera toutes leurs certitudes. Sur la Rocaille comme sur eux-mêmes.

Dans ce premier roman aux allures de fable baroque, Pauline Sidre dépeint un monde où se confrontent le vert et l'aride, jusque dans l'âme des protagonistes. Brillant par son écriture évocatrice et la puissante envie d'émancipation de ses personnages, Rocaille est un enchantement : une émeraude au milieu de la roche.



Ce finaliste du PLIB 2021 me faisait un peu peur à l'origine. Il me faisait envie et en même temps, j'appréhendais cette lecture.

L'univers créé par Pauline Sidre est original. La magie du sang vert m'a intriguée dès le début et je voulais en savoir plus à son sujet. Cela a également été le cas avec les magistres.
Malheureusement, j'ai trouvé que cet univers manquait de développement. On se concentre plus sur les aventures de Gésill. J'aurais apprécié un peu plus de détails.

Le récit m'a embarquée dès le début. L'idée d'un roi mort et ressuscité qui tente de reprendre son trône avait tout pour me plaire. Toutefois, l'histoire comporte quelques longueurs et le rythme est irrégulier. Les rebondissements n'étaient pas toujours au rendez-vous.

Les Funestrelles m'ont déçue. Je m'attendais à une organisation puissante et influente. Or, au fil des pages, ils ont fini par perdre en crédibilité.
Iliane est ma plus grande déception de ce roman. Je m'attendais à une femme forte, prête à tout pour survivre. Cependant, je me suis vite rendue compte qu'elle n'était pas telle qu'on nous l'avait présentée au début. J'ai eu l'impression qu'elle perdait tout pouvoir de décision et de réflexion.
Gésill me plaisait énormément au début. Il doit assumer son nouveau statut de mort-vivant, ce qui est loin d'être facile. Puis, dans la seconde moitié du roman, il devient effacé et détestable. Il fait des choix incompréhensibles. Je n'ai pas compris sa possessivité maladive envers le magistre.
Ce dernier est le personnage que j'ai préféré. Il est un héros malgré lui. Au fil de l'intrigue, il gagne en profondeur, le rendant ainsi très attachant. L'idée du changement de prénom est très bien trouvé. Cela lui apporte un petit plus.

En bref, j'ai apprécié découvrir cet univers sombre et fragile. Pauline Sidre arrive à aborder de façon intelligente la destruction de l'écosystème et l'impact de l'être humain sur la nature.
Toutefois, certains défauts sont présents, notamment en ce qui concernent les personnages. Cette lecture ne m'a donc pas autant emportée que ce à quoi je m'attendais.
J'ai passé un bon moment de lecture mais on est loin du coup de cœur.

 

 


#PLIB2021
#ISBN9782490700035
#ISBN:9782490700035

mercredi 19 mai 2021

Magne Hovden - La vie est un cirque

 



 Auteur  : Magne Hovden
Éditeur : Seuil
Parution : 20 mai 2021
Pages : 384
EAN-13 : 978-2021435009



Un roman joyeux, tendre et attachant pour voir la vie en couleur !

Lise, trentenaire célibataire, travaille pour un fonds d'investissement et rêve de devenir l'associée de son patron froid et cynique. Sa vie va pourtant basculer le jour où un clown la demande à l'accueil.

Un oncle dont elle ne connaissait pas l'existence, vient de mourir et lui lègue son cirque à Oslo. Une opportunité en or se dessine pour Lise qui voit dans la revente de ce patrimoine la possibilité de devenir la numéro deux de sa boîte. À la lecture du testament, elle fait la connaissance des neuf circassiens, loin d'être enthousiasmés par cette nouvelle.

À la surprise de tous, il y a cependant une condition, et de taille, à l'héritage : Lise doit effectuer cinq représentations à la tête du cirque, costume pailleté, haut de forme et éléphante inclus...



J'ai reçu ce roman grâce à une masse critique privée de Babelio et les éditions Seuil. Je les en remercie.

Ce roman est un feel-good dont on devine rapidement la fin, ce qui ne me posait pas de problème en soi.
Cependant, certaines de mes attentes sont restées vaines. Alors que je m'attendais à en découvrir plus sur les artistes du cirque, il n'en est rien. Aucun développement de leur côté. On nous donne quelques informations par-ci par-là mais rien de plus.

Je suis passée totalement à côté du personnage de Mogens. Les passages où il apparaissait m'ont laissé très dubitative.

Cette lecture n'a pas été désagréable mais elle ne m'a pas apporté ce petit plaisir auquel je m'attendais en commençant ce roman. C'est bien dommage.

mercredi 12 mai 2021

Marine Maugrain-Legagneur - Mental, Mélodie à l'origine

 



Auteur : Marine Maugrain-Legagneur
Éditeur : Rageot
Parution : 14 avril 2021
Pages : 256
EAN-13 : 978-2700276701


Après l'accident de son père, lorsque sa mère sombre dans une profonde dépression, Kenza, quinze ans, doit s'occuper seule de sa petite sœur. Elle jongle tant bien que mal entre l'école d'Assia, le lycée et la tenue de la maison. Quand sa mère est conduite à l'hôpital, Kenza en est persuadée : on va la séparer de sa sœur et les placer dans un foyer. Et ça, il n'en est pas question.
Prenant le taureau par les cornes, elle remplit son sac à dos et prend Assia par la main. Avec l'aide de son amie Pia et du beau Haroun, elles se lancent dans un road trip endiablé. Et là, Kenza se découvre pleine de ressources... d’autant qu'elle s'est inventé une alter ego insubmersible : Mélodie.



J'adore la série Mental (si vous ne l'avez pas vu, qu'attendez-vous ???). Du coup, lorsque j'ai vu que ce roman était proposé par Rageot sur NetGalley, je n'ai pas hésité.

Mélodie n'est pas forcément mon personnage préféré de la série (Estelle et Simon ont ma préférence) mais elle m'a toujours intriguée et son parcours m'a touchée.
Dans ce roman, on retrouve la personnalité haute en couleurs de Kenza/Mélodie. Son langage très familier m'a un peu perturbé car je n'y suis pas habituée. Néanmoins, cela correspond bien au personnage. Son esprit tourne à mille à l'heure et l'autrice réussit à retranscrire sa pensée en arborescence. Il est parfois difficile de suivre le fil de ses réflexions.
Kenza/Mélodie est attachante. J'ai été émue par sa relation avec sa petite sœur. Elle est prête à toutes les folies pour la protéger.

Toutefois, le road-trip m'a un peu déçu. Ce n'est pas ce à quoi je m'attendais. De plus, il n'est pas très réaliste et c'était un peu bizarre par moment.

Ce roman a été une lecture rapide et agréable. Il réussit à aborder des thèmes importants : la maladie mentale, les différences sociales, le deuil, ... C'est un bon complément à la série et si l'autrice décide d'écrire un préquel pour les autres protagonistes, je serai au rendez-vous.

lundi 10 mai 2021

Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg - Le don de Rachel

 



Auteur : Anne-Caroline Pandolfo
 Dessinateur : Terkel Risbjerg
Éditeur : Casterman
Parution : 17 mars 2021
Pages : 200
EAN-13 : 978-2203208193


Trouver sa voie, envers et contre tous, même au-delà du possible.

Paris, 1848. Rachel a un don. Elle peut lire à travers le temps, les lieux, les gens et leurs histoires. Elle rêve de provoquer chez ses semblables une ouverture vers de nouveaux horizons. Sorcière pour les uns, phénomène de foire pour les autres, elle s'épuise et peine à trouver sa place. Un jour, elle disparaît sans laisser de traces...
Bien des années plus tard, Liv, metteure en scène de théâtre, et Virginia, photographe, croisent le chemin de Rachel au coeur de leur démarche artistique. Rachel aurait-elle enfin trouvé sa voie par le biais d'une sororité créative défiant les lois de la raison ?




J'ai pu découvrir cet ouvrage grâce à la masse critique organisée par Babelio.

J'ai apprécié le travail de Terkel Risbjerg, en particulier lors des scènes de projections astrales de Rachel ou encore les scènes de ballet. Son style m'est apparu comme familier, ce qui est très surprenant car c'est la première fois que je découvrais le travail de cet illustrateur.

L'histoire, quant à elle, m'a énormément fait penser au roman Les heures de Michael Cunningham. La scénariste confirme d'ailleurs s'en être inspirée à la fin de l'ouvrage.
Je ressors de cette lecture avec un avis en demi-teinte. J'ai apprécié la partie consacrée à Rachel. Je l'ai trouvé pertinente, captivante et féministe. J'aurais voulu en savoir plus sur Rachel Archer.
Malheureusement, mon enthousiasme est un peu retombé à la lecture de la suite. Il n'y avait pas de réelles surprises et je suis restée sur ma faim. J'aurais aimé retrouver toute la poésie que j'ai ressentie au début de ma lecture.

Néanmoins, malgré cet avis mitigé, je pense m'intéresser aux travaux de ces deux artistes.

vendredi 7 mai 2021

Leigh Bardugo - Six of Crows, Tome 2 : La cité corrompue

 



 Auteur : Leigh Bardugo
Editeur : Milan
Collection : Grishaverse
Parution : 24 mai 2017
Pages : 672
EAN-13 : 978-2745978639



Après avoir réussi à s’enfuir du Palais des Glaces, Kaz et ses compagnons se sentent invulnérables. Un revirement de situation va cependant changer la donne d’une partie mortelle que devront jouer les jeunes prodiges du crime. Alors que les grandes puissances Grisha s’organisent pour leur mettre la main dessus, Kaz imagine un plan, entre vengeance et arnaque, qui leur assurera la gloire éternelle en cas de réussite, et provoquera la ruine de leur monde s’ils échouent.



Le premier tome ayant été un coup de cœur, la suite (et fin) n'a pas fait long feu dans ma pile à lire. J'ai ainsi retrouvé avec plaisir nos six corbeaux.

Tout comme pour le tome précédent, j'ai trouvé que le récit mettait un peu de temps à se mettre en place et manquait un peu de rythme lors des premières pages. Toutefois, Leigh Bardugo a fini par m'embarquer de nouveau dans cette nouvelle aventure. Le rythme devient plus dynamique et on enchaîne les rebondissements et les péripéties. Le scénario prend tellement de virages que nos hypothèses ont du mal à suivre. Malgré tous les plans mis en place par notre petite bande, rien ne se passe jamais comme prévu ! Ce livre est un véritable ascenseur émotionnel. Je ne me suis pas encore remise du chapitre 39 (pas de spoilers, ceux qui ont lu comprendront).

Leigh Bardugo explore plus en profondeur certains personnages, notamment Jesper et Wylan. L'histoire de ce dernier m'a particulièrement touché. C'est une chose appréciable car ils étaient moins mis en avant dans le premier volume.
En revanche, cela a signifié une présence et un développement moins importants des autres protagonistes. Il est normal de donner de la place à l'ensemble de la bande mais j'aurais tout de même aimé avoir un peu plus de Kaz et Inej ou encore du Nina et Matthias.

L'autrice nous offre une fin douce et amère. Je suis triste de quitter ces personnages. J'aimerais connaître la suite de leurs histoires, ce qu'ils vont devenir. Je n'ai plus qu'à espérer qu'on les croisera de nouveau dans les autres histoires du Grishaverse.


mardi 4 mai 2021

Wilfrid Lupano et Stéphane Fert - Blanc autour

 



Auteur : Wilfrid Lupano
 Dessinateur : Stéphane Fert
Éditeur : Dargaud
Parution : 15 janvier 2021
Pages : 208
EAN-13 : 978-2505082460


1832, Canterbury. Dans cette petite ville du Connecticut, l'institutrice Prudence Crandall s'occupe d'une école pour filles. Un jour, elle accueille dans sa classe une jeune noire, Sarah. La population blanche locale voit immédiatement cette « exception » comme une menace. Même si l'esclavage n'est plus pratiqué dans la plupart des États du Nord, l'Amérique blanche reste hantée par le spectre de Nat Turner : un an plus tôt, en Virginie, cet esclave noir qui savait lire et écrire a pris la tête d'une révolte sanglante. Pour les habitants de Canterbury, instruction rime désormais avec insurrection. Ils menacent de retirer leurs filles de l'école si la jeune Sarah reste admise. Prudence Crandall les prend au mot et l'école devient la première école pour jeunes filles noires des États-Unis, trente ans avant l'abolition de l'esclavage.




Tout m'attirait dans cette bande dessinée : les graphismes, le sujet abordé et les avis sur les réseaux sociaux (oui, je suis influençable en matière de livres...).

Le travail graphique est tout simplement sublime. La lumière, le choix des couleurs, les expressions et les postures des personnages... Tout participe à la retranscription de cette histoire.

Le scénario, quant à lui, n'est pas en reste. Cette histoire part de faits réels, ce qui la rend d'autant plus percutante. On prend pleinement conscience que même si les personnes noires ne sont plus esclaves, elles ne sont cependant pas considérées comme de véritables citoyens américains. Sous couvert de leur "bon droit", les blancs se considèrent comme supérieurs et enchaînent les horreurs, attisant alors la colère du lecteur (ou en tout cas la mienne).
Ce récit aborde des sujets qui sont encore d'actualité : le racisme, l'éducation et la place de la femme.
J'ai aimé la sororité qui se crée entre ces jeunes filles noires. Elles se serrent les coudes malgré leurs différences. C'était beau à voir.

Malgré que ce ne soit pas un coup de cœur, cette lecture est une excellente découverte. Je la conseille vivement à tout le monde.