jeudi 31 décembre 2020

Alexandra Christo - Le Royaume assassiné



Auteur : Alexandra Christo
 Éditeur : De Saxus
Parution : 126 novembre 2020
Pages : 499
EAN-13 : 978-2378760670


La princesse Lira fait partie de la royauté des sirènes, et c'est la plus létale de tous. Elle possède le cœur de dix-sept princes dans sa collection et est vénérée à travers les mers. Jusqu'à ce qu'un coup du sort la force à tuer l'un des siens. Pour punir sa fille, la Reine des Mers transforme Lira en ce qu'elle hait le plus au monde : une humaine. Privée de sa voix, Lira a jusqu'au solstice d'hiver pour délivrer le cœur du Prince Elian de la Reine des Mers, au risque de rester humaine pour toujours.

L'océan est le seul lieu que le Prince Elian considère comme chez lui, même s'il est l'héritier du plus puissant royaume au monde. Chasser les sirènes est davantage pour lui qu'un répugnant passe-temps, c'est sa vocation. Lorsqu'il vient en aide à une femme sur le point de se noyer, elle se révèle être bien plus que son apparence ne le laisse supposer. Elle fait la promesse de l'aider à trouver le moyen de détruire les sirènes pour de bon. Mais peut-il lui faire confiance ? Et à combien de pactes Elian va-t-il devoir consentir pour éliminer le pire ennemi de l'humanité ?



La maison De Saxus a très bien réussi sa campagne de marketing (comme toujours) et m'a donné envie de lire sa nouvelle sortie : Le Royaume assassiné d'Alexandra Christo.
Toutefois, contrairement aux échos très enthousiastes que j'ai pu apercevoir (mais sans les lire en détail) sur les réseaux sociaux, j'ai commencé ma lecture en ayant le moins d'attente possible, de peur d'être déçue.

L'autrice nous offre une histoire bien loin du dessin animé tout mignon de Disney. Ici, pas de poissons qui dansent ou de crabe qui chante. Au contraire, on découvre un univers impitoyable où les sirènes arrachent littéralement le cœur des gens. Ce sont des créatures aussi attirantes que dangereuses et cruelles.

J'ai apprécié que l'intrigue se tienne en un unique tome car je n'avais pas envie de démarrer une énième saga. Toutefois, j'ai trouvé que le récit mettait un peu de temps à se mettre en place. Cela est principalement dû à la richesse de cet univers. Je ne considère pas cela comme un véritable défaut. A contrario, la fin était un peu précipitée à mon goût et j'aurais aimé en savoir plus sur l'après.

La romance n'est pas omniprésente dans le récit et c'est un aspect que j'ai apprécié. La relation entre les deux protagonistes évoluent au fil des pages, au fur et à mesure qu'ils apprennent à se connaître. Je préfère nettement cela au "love at first sight" que l'on peut retrouver dans certains ouvrages.

Bien que cela n'est pas été un coup de cœur, Le Royaume assassiné a été une très bonne lecture.
La mythologie créée pour cet univers est intéressante et bien exploitée.
Les protagonistes ont de la profondeur et on s'y attache facilement (même Lira qui me sortait par les yeux au début car elle me faisait penser à une enfant pourrie gâtée). Ils sont complémentaires et nous offrent une certaine harmonie dans cet univers.
Il s'agit là de ma dernière lecture de cette année 2020 et cela a été une bonne surprise. J'espère que 2021 sera sur le même ton que cette découverte.

Matthew Tobin Anderson et Joséphine Rioux - Sœurs d'Ys : La malédiction du royaume englouti

 


Auteur : Matthew Tobin Anderson
 Dessinatrice : Joséphine Rioux
Éditeur : Rue de Sèvres
Parution : 16 septembre 2020
Pages : 220
EAN-13 : 978-2810217403


Pour ériger les remparts qui protègent Ys des flots tumultueux, la reine Malgven a eu recours à la magie. Sa mort brutale et mystérieuse laisse ses deux fifilles inconsolables et les éloigne l’une de l’autre. Rozenn, héritière du trône, entre en communion avec la nature et s’apaise dans les landes ; Dahut, la cadette, se délecte de la vie fastueuse de la cour et se compromet dans ses intrigues. Mais derrière les murs immenses de la cité se cache un passé lourd de sombres secrets. Le jour où le lien entre les sœurs se rompt définitivement, elles entraînent dans leur chute le destin d’Ys, et les monstres tapis dans l’ombre surgissent alors en pleine lumière.



J'ai reçu cet ouvrage pour mon anniversaire et je l'avais repéré depuis sa sortie.

Les planches sont magnifiques. J'ai adoré retrouver les paysages de ma Bretagne (bretonne et fière de l'être !). Les décors participent à l'ambiance apportée par le récit. Le choix des couleurs rappelle l'automne et crée une ambivalence entre la beauté de l'environnement et cette angoisse sourde qui entourent ce royaume.

Les deux sœurs sont diamétralement opposées par leurs physiques, leurs personnalités et leurs ambitions. Néanmoins, je me suis étonnamment attachée aux deux, même si naturellement je me retrouve plus dans le personnage de Rozenn.


M. T. Anderson a réussi à conter la légende d'Ys tout en apportant une touche personnelle. Le récit est rempli de magie, de secrets et de péripéties.

Je conseille vivement la lecture de ce bel ouvrage qui revisite une légende celtique à la fois cruelle et envoûtante, le tout avec des illustrations tout simplement sublimes.

mercredi 30 décembre 2020

Orson Scott Card - Enchantement

 



Auteur : Orson Scott Card
 Éditeur : Points
Parution : 10 octobre 2013
Pages : 608
EAN-13 : 978-2757837450


Dans une clairière au cœur de la forêt ukrainienne, la vie du jeune Ivan bascule l'année de ses dix ans. Sur un piédestal repose une jeune fille endormie. Mais, dissimulée par le feuillage, une présence malveillante le guette... et l'enfant s'enfuit.

Des années plus tard, Ivan, qui s'est expatrié en Amérique avec ses parents, revient à Kiev poursuivre ses recherches sur les langues slaves anciennes. Il retourne aussi dans la forêt où gisait la belle endormie dont il n'a jamais oublié l'image. La clairière n'a pas changé. La jeune fille est là. Son mystérieux gardien aussi. Cette fois, Ivan ne s'enfuit pas. Cette fois, il embrasse la belle qui s'éveille à son baiser. Puis... il l'accompagne chez son père le roi de Taïna, dans l'Ukraine du neuvième siècle, où la sorcière Baba Yaga fait peser une terrible menace.



Lors du Bibliothon organisé par Bulledop, l'auteur Adrien Tomas a évoqué Enchantement comme l'une de ses références en matière de fantasy. Cela m'a intrigué et j'ai donc acquis cet ouvrage.

J'ai trouvé la mise en place de l'intrigue vraiment longue. Au fil des pages, je me demandais où l'auteur voulait en venir et quand l'action allait enfin se mettre en place. Par la suite, le rythme reste relativement lent et malheureusement, j'aurais aimé un peu plus de suspens ou d'action.

Néanmoins, j'ai apprécié cette réinterprétation du conte de la Belle au bois dormant et ce mélange entre passé et présent qui s'opposent via la religion, la science ou encore le statut de la femme dans la société.
L'alternance des points de vue nous permet d'avoir un horizon plus vaste du récit. J'ai, par exemple, aimé les chapitres dédiés à Baba Yaga.

Je ressors donc de cette lecture avec un avis en demi-teinte. Il y a quasiment autant de points positifs que négatifs. Je n'ai pas autant d'enthousiasme que ce à quoi je m'attendais avec ce roman.

lundi 28 décembre 2020

Hubert et Zanzim - Peau d'Homme



Auteur : Hubert
 Dessinateur : Zanzim
Éditeur : Glénat
Collection : 1000 Feuilles
Parution : 3 juin 2020
Pages : 160
EAN-13 : 978-2344010648



Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c’était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d’homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d’un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d’homme, Bianca s'affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l'amour et la sexualité.

La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l’objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l’instrument d’une domination à la fois sévère et inconsciente ?

À travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité… mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l’humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d’homme nous invite tant à la libération des mœurs qu’à la quête folle et ardente de l’amour.



Cette bande-dessinée est certainement l'un de mes plus gros coup de cœur de l'année 2020. J'en ai beaucoup parlé autour de moi, je l'ai fait lire à mon mari et ma mère qui ont beaucoup aimé et je l'ai même offerte à ma petite sœur pour son anniversaire.

Tout d'abord, j'aime particulièrement les œuvres de Hubert. J'ai déjà lu Beauté et les deux premiers tomes des Ogres-Dieux que j'avais beaucoup apprécié. C'est d'ailleurs avec une grande tristesse que j'ai appris son décès.
En revanche, je ne connaissais Zanzim que de nom et je n'ai jamais eu l'occasion de découvrir son travail.


J'ai adoré cette histoire. Elle allie parfaitement une profonde réflexion de la société et un humour subtil. On nous offre un questionnement sur la place de la femme, ses droits, son statut ou encore ses libertés. On y interroge également les relations entre les hommes et les femmes, la sexualité, la question du genre et la place de la religion.

Bianca est une figure que j'ai apprécié. Elle est tiraillée entre la femme qu'elle est réellement et l'homme qu'elle devient en revêtissant cette peau. Au fil des pages, on la voit évoluer et devenir une figure forte qui n'a pas peur de faire bouger les choses.

De ce fait, je ne peux que vous conseiller cette merveilleuse bande-dessinée. Elle est visuellement très belle et transmet d'importants messages.




samedi 26 décembre 2020

Thomas Wheeler - Cursed



Auteur : Thomas Wheeler
 Dessinateur : Frank Miller
Éditeur : Gallimard
Parution : 3 octobre 2019
Pages : 512
EAN-13 : 978-2075130172



Nimue a échappé au massacre de son village. Sa mère, avant de mourir, l'a chargée d'une mission : remettre l'épée du pouvoir à Merlin, le sorcier redoutable.

Accompagnée d'Arthur, faux chevalier menteur et séducteur, et de la dévouée Morgane, Nimue sent grandir en elle la magie noire et ancestrale de l'épée.

L'arme fait d'elle une combattant féroce, rebelle, et le seul espoir de son peuple : la Sorcière Sand-de-Loup. Mais Nimue n'est qu'à l'aube de son destin.



La proposition de Cursed en matière de réécriture des légendes arthuriennes m'a tout de suite intriguée. L'idée de centrer son récit autour de Nimue, un personnage féminin, a été un atout. De plus, l'engouement avec la sortie de son adaptation en série sur Netflix n'a fait qu'attiser mon intérêt.

Malheureusement, je ne ressors pas de ma lecture avec l'enthousiasme auquel je m'attendais.
J'ai trouvé que les personnages manquaient d'une manière générale de profondeur. Je ne m'y suis pas réellement attachée et je les ai regardé évoluer avec un certain détachement. Nimue est un personnage très ambivalent. Elle se voit confier une véritable puissance à double tranchant. Toutefois, elle reste une jeune fille naïve et en pleine découverte du monde. Ses choix ne lui sont pas véritablement propres car elle se laisse beaucoup influencer, notamment par Morgane et Gauvain. Au final, les seuls protagonistes auxquels je me suis un peu attachée sont le Moine Larmoyant et Ecureuil.

L'univers est plutôt bien travaillé mais pas encore assez approfondi à mon goût. L'ambiance est sombre et violente avec beaucoup de manipulations politiques.
L'auteur a réussi à rendre son œuvre très visuelle, ce qui a sûrement été un plus pour son adaptation.

N'ayant pas encore terminé cette dernière, je ne peux pas faire de comparaison avec l'œuvre originale. Cependant, j'ai déjà noté quelques différences, notamment concernant le traitement des personnages d'Arthur et de Morgane.

En bref, je m'attendais à mieux compte-tenu des échos enthousiasmants que j'avais eu. Toutefois, je laisserai sûrement sa chance à la suite de cette histoire.

mardi 22 décembre 2020

Yatuu - Erika et les princes en détresse, Tome 1



 Autrice / Dessinatrice : Yatuu
Éditeur : Autoédité
Parution : Octobre 2018
Pages : 312
EAN-13 : 978-2956549109



C'est un monde d'heroic fantasy dominé par les femmes. Ce sont elles le sexe fort et qui détiennent tous les pouvoirs !

Erika, notre princesse, compte bien succéder à sa mère et prendre le pouvoir seule sauf que... Elle ne veut pas se marier ! Et donc, pour échapper à cette tradition on lui confia une mission : celle de sauver des princes en détresse ! Cette quête tombait à pic pour la reine qui va pouvoir s'en servir à son avantage !



J'ai découvert Yatuu et son ouvrage Erika et les princes en détresse lors du Bibliothon organisé par Bulledop. Son intervention m'a convaincue de la lire, d'autant qu'il s'agit d'autoédition et que j'avais envie de la soutenir.

J'ai beaucoup aimé que Yatuu inverse les stéréotypes du genre des contes. Nous ne sommes plus dans une société patriarcale mais matriarcale. Les femmes se retrouvent avec les caractéristiques que l'on attribue habituellement aux hommes (la force, le courage, ...) et inversement. Par ce changement, Yatuu nous invite à réfléchir sur notre société actuelle, le tout saupoudré d'humour.

Les personnages sont haut en couleurs et j'ai apprécié le coup de crayon de cette autrice. C'est pourquoi je n'ai pas hésité à participer à la campagne Ulule organisée pour la sortie du deuxième tome. Je me fais une joie de découvrir la suite des aventures d'Erika, Pita et Bucéphale.

jeudi 17 décembre 2020

Molly Knox Ostertag - La sorcière, Tome 1 : Le garçon sorcière

 



 Autrice / Dessinatrice : Molly Knox Ostertag
Éditeur : Kinaye
Collection : Graphic Kids
Parution : 24 janvier 2020
Pages : 224
EAN-13 : 978-2357990449



Dans la culture du jeune Aster, treize ans, toutes les filles sont élevées pour devenir des sorcières et les garçons, des métamorphes. Toute personne qui ose contrevenir à cette tradition est exclue. Malheureusement pour Aster, il demeure incapable de se métamorphoser… et il est toujours aussi fasciné par la sorcellerie, bien qu'elle lui soit formellement interdite.

Lorsqu'un danger mystérieux menace les autres garçons, Aster sait qu'il peut aider… avec la sorcellerie. Avec les encouragements d'une nouvelle amie excentrique, Charlie, Aster se laisse enfin convaincre d'exercer ses talents de sorcière. Mais il aura besoin d'encore plus de courage pour sauver sa famille… et en réalité, se sauver lui-même.



Cet ouvrage me faisait de l'œil depuis sa sortie. Néanmoins, ayant une pile à lire prête à exploser, j'ai voulu être raisonnable et reporter sa lecture. Par chance, j'ai pu l'obtenir grâce à la masse critique de Babelio.

Le héros de cette histoire, Aster, évolue dans un univers plein de clichés : les hommes sont voués à devenir des métamorphes pour se battre contre les démons et protéger les sorcières tandis que les femmes se tournent vers la sorcellerie et restent en retrait en cas de combat. Heureusement, le but de ce livre est de remettre en question tout cela.
Le garçon sorcière est une belle histoire qui appelle à la tolérance et à l'acceptation de soi et des autres. Cela se voit notamment à travers la diversité des personnages avec l'ethnie ou encore la sexualité sans que cela soit la seule chose qui les caractérisent.

En bref, j'ai passé un très bon moment de lecture. Je lirai très certainement la suite et je ferai découvrir cette histoire à mes enfants quand ils seront plus grands.

jeudi 3 décembre 2020

Ariel Holzl - Les soeurs Carmines, Tome 3 : Dolorine à l'école

 




 Auteur : Ariel Holzl
Éditeur : Mnémos
Collection : Naos
Parution : 24 mai 2018
Pages : 272
EAN-13 : 978-2354086442



Pour Dolorine Carmine, la rentrée des classes est une bonne occasion de se faire de nouveaux ennemis. Il faut dire qu'elle n'a pas trop l'habitude de parler avec les vivants.
Les fantômes, en revanche...
Dans le pensionnat où elle a atterri, les spectres manquent pourtant à l'appel. Ont-ils été chassés par les horreurs qui peuplent les Laments ? Se cachent-ils en compagnie d'inquiétants forains ? A moins qu'ils ne soient piégés au laboratoire de Miss Elizabeth, la plus cruelle des institutrices ?
Même Monsieur Nyx, sa peluche favorite, n'a pas de solution à ce mystère. A part tout brûler, évidemment.
Mais Dolorine reste optimiste : en fouinant partout, et avec l'aide de ses soeurs, elle va bien finir par les retrouver, ses fantômes adorés. Un peu de curiosité n'a jamais tué personne, non ?



Malgré une pointe de tristesse de quitter cet univers incroyable créé par Ariel Holzl, j'étais ravie de suivre dans ce tome-ci la petite Dolorine.

On retrouve tout ce qui fait que j'aime la plume de cet auteur. Il a réussi à intégrer toute l'innocence et la naïveté de cette petite fille dans un monde plein de rudesse. Le mélange des genres est merveilleusement bien fait. Le macabre se mêle à l'humour et cela fonctionne très bien.

Les personnages ne sont pas en reste. On fait de nouvelles rencontres, toutes atypiques et qui réussissent à se démarquer des protagonistes rencontrés lors des deux tomes précédents.
J'ai pris plaisir à retrouver Merry et Tristabelle, même si cela fut pour un court instant.
Seul bémol : le traitement de Monsieur Nyx. En effet, il est très discret dans ce récit. Le piquant qu'il apporte habituellement à l'histoire m'a manqué. Il était mis en arrière-plan alors que je souhaitais le voir sur le devant de la scène.

Comme les précédents tomes, j'ai adoré l'histoire de Dolorine. Ariel Holzl ne m'a une nouvelle fois pas déçue.
Toutefois, je m'interroge énormément sur l'avenir de cet univers. En effet, cette trilogie est normalement terminée. Or, ce tome n'apparaît pas comme une réelle conclusion. Beaucoup d'interrogations restent en suspens. Je peux donc espérer que l'auteur retrouvera Grisaille et ses personnages dans de nouvelles aventures.

jeudi 19 novembre 2020

Kiera Cass - La sirène

 


 Auteur : Kiera Cass
Éditeur : Robert Laffont
Collection : Collection R
Parution : 22 septembre 2016
Pages : 360
EAN-13 : 978-2221192986



Une fille au lourd secret.
Le garçon de ses rêves.
Un océan les sépare.
Kahlen est une Sirène, vouée à servir son maître l’Océan en poussant les humains à la noyade. Son arme ? Une voix fatale pour qui a le malheur de l’entendre... et qui l’oblige à se faire passer pour muette lorsqu’elle séjourne sur la terre ferme.
Akinli, lui, est un séduisant jeune homme, qui incarne tout ce dont Kahlen a toujours rêvé.
Alors que leur amour naissant leur fait courir un grave danger, Kahlen est-elle prête à tout risquer pour Akinli ?



Je connais évidemment Kiera Cass par le biais de sa saga La Sélection dont j'ai lu la trilogie originelle (honnêtement, je ne sais pas encore si je lirai la suite en deux tomes). Cela avait été un véritable page-turner pour moi mais qui, malheureusement, avec du recul, manquait de profondeur.
L'idée de retenter l'expérience avec Kiera Cass me plaisait car La Sirène est un one-shot.

N'étant pas très romance, j'ai apprécié que la relation que lie Kahlen passe au second plan.
Toutefois, l'autrice passe la plus grande majeure partie du roman à évoquer les états d'âme de l'héroïne, ce qui, au bout d'un moment, était un peu lassant. J'ai eu du mal à voir où l'autrice voulait en venir.

Par ailleurs, j'ai trouvé que l'intrigue mettait beaucoup de temps à se mettre en place. Il n'y a qu'à la toute fin qu'il se passe véritablement quelque chose.

Les personnages manquent également de profondeur. Aucun d'entre eux n'est véritablement développé.
L'Océan m'a laissé perplexe. C'est une entité à part entière que j'ai trouvé très maternelle mais surtout très toxique avec ses protégées. Au début, je trouvais cette relation malsaine mais intéressante. Cependant, au fil des pages, seul l'aspect malsain est resté.

L'univers créé aurait pu être intéressant. J'ai vraiment apprécié l'ambivalence de la sirène qui est une créature fantasmée mais aussi meurtrière.
Toutefois, cette mythologie n'est pas absolument pas développée et c'est vraiment dommage.
Il y a d'ailleurs quelques aspects que j'ai trouvé incompréhensibles. Par exemple, comment les sirènes peuvent-elles avoir ce train de vie ? Où trouvent-elles l'argent ? Comment peuvent-elles déménager aussi facilement ? Tout cela m'a laissé perplexe.

Au final, La Sirène aurait pu être une lecture divertissante mais l'ensemble reste trop répétitif et un peu ennuyeux.
Cette découverte a donc été un peu décevante.

mercredi 4 novembre 2020

Chloé Delaume - Le cœur synthétique

 



 Auteur : Chloé Delaume
Éditeur : Seuil
Collection : Fiction & Cie
Parution : 20 août 2020
Pages : 208
EAN-13 : 978-2021425451




Adélaïde vient de rompre, après des années de vie commune. Alors qu’elle s’élance sur le marché de l’amour, elle découvre avec effroi qu’avoir quarante-six ans est un puissant facteur de décote à la bourse des sentiments. Obnubilée par l’idée de rencontrer un homme et de l’épouser au plus vite, elle culpabilise de ne pas gérer sa solitude comme une vraie féministe le devrait. Entourée de ses amies elles-mêmes empêtrées dans leur crise existentielle, elle tente d’apprivoiser le célibat, tout en effectuant au mieux son travail dans une grande maison d’édition. En seconde partie de vie, une femme seule fait ce qu’elle peut. Les statistiques tournent dans sa tête et ne parlent pas en sa faveur : « Il y a plus de femmes que d’hommes, et ils meurent en premier. »



J'ai reçu ce roman grâce à une masse critique organisée par Babelio. Je les remercie donc, ainsi que les éditions Seuil.

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire au début. Cela était principalement dû à la distance qui s'est créé entre le personnage principal, Adélaïde, et moi. Outre la question de l'âge, je ne comprends pas ce protagoniste. Elle a des choix de vie qui m'échappe totalement. Je ne parle pas bien évidemment de sa décision de ne pas avoir d'enfant. Bien que je sois maman, c'est une décision que je comprends et que je respecte. En revanche, j'ai détesté sa dépendance vis-à-vis des hommes. Cela est clair dès le début du roman : elle vient de se séparer, elle n'a jamais vraiment été seule et il lui faut donc un homme. Cela me l'a rendue insupportable.

Toutefois, je n'ai pas détesté cette lecture. J'ai aimé la solidarité qui lie cette bande d'amies, toutes très différentes.
La découverte du monde de l'édition était également intéressante car on fait face à l'envers du décor de l'univers impitoyable du livre. Cela est fait avec cynisme et humour.

Je ressors donc de cette lecture avec un avis mitigé. Ce livre comporte des longueurs mais l'écriture de l'autrice est à la fois brute et délicate.
Avec un peu de recul, je reste encore perplexe face à ce roman.

mardi 13 octobre 2020

Alyson Noël - Il faut sauver Zoé



 Auteur : Alyson Noël
Éditeur : Michel Lafon
Parution : 12 mars 2015
Pages : 296
EAN-13 : 979-1022401302




« Ma sœur était le genre de personne pour qui les nuages s’écartent et sur qui le soleil brille en permanence. Alors forcément, vivre à ses côtés, c’était risquer de rester dans l’ombre. »

Écho a connu des jours meilleurs. Ses parents l’ignorent, trop occupés à sombrer dans la dépression, ses amies d’enfance se détournent d’elle, et son entrée au lycée n’annonce aucune embellie.

Mais comment parvenir à exister alors que le souvenir de sa sœur, Zoé, assassinée un an plus tôt, continue de la hanter ?

Quand elle met la main sur le journal intime de sa sœur elle découvre, au fil des pages, les secrets que cette dernière a toujours voulu cacher. Et, entre les lignes, le seul moyen pour Écho de se reconstruire…



Le postulat de base avait attisé mon intérêt. J'aime les histoires de secret ! Et bien... cette lecture a été décevante et m'a laissée sur ma faim...

L'histoire aurait pu être émouvante et touchante, notamment parce qu'elle traite de la reconstruction d'une jeune fille après la perte d'un être cher. Pourtant, j'ai trouvé cette histoire ennuyante.

Les personnages sont, pour moi, le plus gros défaut de ce roman.
J'ai trouvé Echo plate et sans profondeur. Je n'ai pas constaté de réelle évolution de ce personnage au fil des pages et c'est bien dommage. Au final, que lui a appris toute cette histoire ?
Zoé est le gros point noir de cette œuvre alors qu'elle en est le centre. Qu'est-ce qu'elle m'a agacée ! Elle était vraiment stupide et superficielle. Je n'ai pas compris ses choix et ses réactions.

Finalement, ce roman a été une lecture sans relief, ni profondeur, alors que je m'attendais à un peu plus de développement.
Malheureusement, ce sera un roman vite lu, vite oublié.

vendredi 9 octobre 2020

Alison Germain - Chroniques homérides, Tome 2 : L'ultime oracle

 


 Auteur : Alison Germain
Éditeur : Editions du Chat Noir
Collection : Féline
Parution : 3 avril 2019
Pages : 325
EAN-13 : 978-2375681091




Après avoir appris l’existence des Homérides, je suis parvenue, non sans difficultés, à Hestiapolis, havre de paix et de protection pour ce peuple aux dons incroyables, dont je fais désormais partie. Là-bas, je retrouve Ellie, la Pythie, qui voit dans mon destin et les récentes épreuves que j’ai dû surmonter l’accomplissement de sa dernière prophétie. Mais si maintenant un nom peut-être mis sur la menace qui plane, sa compréhension recèle encore beaucoup de zones d’ombre et l’Ordre Homéride n’arrive pas à s’accorder sur le plan d’actions à établir. Pire, il me prive de ma liberté sous prétexte de me protéger. J’ignore tout des coutumes et de l’histoire de mes semblables, mais je vais devoir apprendre vite, car les murs de la cité ne semblent plus être un obstacle suffisant pour arrêter celui qui veut s’accaparer mon pouvoir.



Le premier tome avait été une lecture mitigée qui m'avait un peu déçue. C'est donc avec beaucoup d'appréhension que je me suis lancée dans cette suite.

Ce tome se divise en deux parties.
La première m'a semblé longue et lente. Il manquait du rythme. L'univers est un peu développé, ce qui était intéressant, mais il y avait trop de longueurs.
Au contraire, j'ai beaucoup plus apprécié la seconde partie. J'ai trouvé qu'elle avait plus d'intérêt. Elle comporte de nombreux rebondissements, ce qui a apporté le rythme qui manquait au début.
Le twist final m'a vraiment donné envie d'en savoir plus.

Je regrette la présence de quelques coquilles même si celles-ci n'ont en rien gâché ma lecture.

Concernant les personnages, je ne m'y suis pas attachée.
J'ai trouvé Louise assez insupportable par moment. Angus n'apporte pas grand chose à l'histoire. Le grand méchant manque de crédibilité selon moi.
J'ai été un peu déçue du traitement des autres protagonistes, qui semblent se cantonner au rôle de figurant. Kadir ouvre des possibilités sur les autres mythologies et j'aimerais que cela soit encore plus mis en avant. Victoria m'a semblé peu crédible en déesse Athéna. Le frère de Louise méritait également un autre traitement selon moi car il avait du potentiel.

En bref, je reste aussi peu emballée par cette histoire que lors de ma lecture du premier tome. Heureusement, j'adore tout ce qui a trait à la mythologie et c'est ce qui m'incitera à lire le troisième (et normalement dernier) tome de cette saga.

mercredi 30 septembre 2020

Neal Shusterman - La Faucheuse, Tome 3 : Le Glas

 



Auteur : Neal Shusterman
Traduction : Cécile Ardilly
Éditeur : Robert Laffont
Collection : Collection R
Parution : 28 novembre 2019
Pages : 720
EAN-13 : 978-2221200308


Dans un monde qui a conquis la mort, l'humanité sera-t-elle anéantie par les êtres immortels auxquels elle a donné naissance ?
Le sinistre maître Goddard se prépare à prendre le pouvoir suprême sur la communauté des faucheurs. Seul celui qu'on nomme " le glas " pourrait faire basculer l'humanité du côté de la vie...




J'appréhendais énormément la lecture de la conclusion de cette saga que j'adore.

De la trilogie, c'est certainement le tome qui m'a moins plu. Bien que le deuxième tome m'avait marqué, notamment par sa fin, je me suis rendue compte lors de ma lecture de ce dernier tome que certains détails m'avaient échappé. Il a fallu que je me fasse une piqûre de rappel (merci Summaries Books !) pour pouvoir m'immerger de nouveau complètement dans cet univers.

Neal Shusterman a fait preuve d'un véritable travail d'orfèvre. Malgré un rythme lent et une longue temporalité, rien n'a été laissé au hasard.

Dans ce tome-ci, nous suivons une multitude de protagonistes très différents les uns des autres.
Certains regretteront sûrement la présence presque effacée de Rowan et Citra. Pour ma part, cela ne m'a pas dérangé car l'intrigue suivait son cours et parce que j'ai adoré celui que l'on appelle le Glas.

La toute dernière partie de l'histoire nous offre un rythme plus soutenu. L'intrigue s'emballe et on sent que le dénouement est imminent.
Personnellement, je n'ai pas trouvé cette fin si magistrale. Elle ne m'a pas déçue mais elle ne m'a pas emballée non plus.

En bref, ce tome conclut très bien cette trilogie que j'ai adoré découvrir.
Sans aucun doute, je suivrai de près les prochaines sorties de cet auteur.

lundi 28 septembre 2020

Florence Dupré la Tour - Pucelle, Tome 1 : Débutante

 



Auteur : Florence Dupré la Tour
Éditeur : Dargaud
Parution : 15 mai 2020
Pages : 184
EAN-13 : 978-2205076493


Depuis sa plus tendre enfance, Florence ignore tout ce qui se passe… en-dessous de la ceinture. Elle imagine que le papa met la petite graine dans le nombril de la maman, et puis de toute façon, il est tacitement interdit, dans la famille, de parler de « la chose qui ne doit pas être dite ». Alors… Florence imagine des scénarii terribles, parfois idiots ; Florence s’angoisse devant le poids de la tradition qui place inéluctablement la femme dans une position inférieure ; Florence, à sa façon, résiste pour ne pas sombrer.

Un récit autobiographique grave, drôle et universel signé Florence Dupré La Tour sur la (non) éducation sexuelle d’une fille dans une famille chrétienne rétrograde.




J'ai découvert cette bande-dessinée grâce à NetGalley et aux éditions Dargaud.

Dans ce récit illustré, on suit Florence qui au fil du temps se retrouve confrontée à la sexualité (la sienne mais aussi celle des autres).
Florence évolue dans un environnement social et familial très éloigné du mien. Dans ma famille, la sexualité n'a jamais été un tabou. Or, cette petite fille grandit dans une famille où cette question est synonyme de honte. Il ne faut pas en parler. De ce fait, lorsque Florence voit son corps se métamorphoser en celui d'une femme, elle est complètement ignorante. Elle développe même un rejet violent face à la sexualité.

Dans cette famille, on retrouve un schéma très patriarcal. Le père fait figure d'autorité. Il est même violent envers ses enfants (en particulier ses filles, le petit garçon étant mis sur un piédestal). Certaines scènes m'ont choquées...
La femme est montrée comme inférieure à l'homme au travers notamment d'une mère soumise. L'accomplissement ultime d'une femme serait d'enfanter.

L'autrice dénonce parfaitement à travers l'humour cette ignorance dans laquelle on l'a plongée.
Bien que je n'ai pas été attirée par l'aspect graphique de cette histoire autobiographique, j'ai trouvé cette lecture très intéressante par le message qu'elle voulait faire passer.