mercredi 28 mars 2018

Durian Sukegawa - Les Délices de Tokyo


 Auteur : Durian Sukegawa
Editeur : Lgf
Parution : 3 mai 2017
Pages : 224
EAN-13 : 978-2253070870


«  Écouter la voix des haricots  »  : tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d'embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu'elle lui a fait partager.



J'ai découvert cette histoire en apprenant tout d'abord l'existence du film. Lorsque je me suis renseignée à son sujet, j'ai appris qu'il s'agissait de l'adaptation d'un roman et j'ai donc souhaité le lire avant de voir le film.
Cette lecture a répondu à toutes mes attentes : elle m'a offert de la douceur et de la poésie.

J'ai beaucoup apprécié le personnage de Tokue. Cette grand-mère n'a pas eu la vie facile et pourtant elle a une force d'esprit incroyable et voit la vie avec philosophie. Je me suis très rapidement attachée à elle.
Au début, j'ai eu un peu de mal avec Sentarô. Je trouvais qu'il se laissait trop aller, qu'il n'avait aucune combativité ou motivation. Au final, au contact de Tokue, on le voit évoluer et mûrir. J'ai apprécié son évolution au fil des pages.

Les passages centrés sur la cuisine étaient très doux et délicats. On ne nous offre pas une recette avec toutes les procédures à suivre. Il y a quelque chose de poétique dans la manière dont la cuisine est abordée.

Certains pourraient trouver le rythme du récit trop lent. Cela n'a pas été du tout mon cas. J'ai aimé que l'histoire prenne son temps. Le mystère entourant Tokue n'est pas le thème principal du roman selon moi. L'auteur nous décrit avec une pudeur très japonaise la difficulté des différents protagonistes à s'échapper d'une vie qui les emprisonne. Chacun des personnages est touché par un malheur qui lui est propre et au lieu de se plaindre, chaque personnage préfère garder le silence.

En bref, même si cette lecture n'a pas été un coup de cœur, elle m'a offert la douceur et la poésie que j'attendais. Ce fut une agréable lecture qui m'a transporté dans un nouvel environnement et avec de nouvelles saveurs.

Cette lecture fait partie du Challenge Mystère.

jeudi 22 mars 2018

Erika Boyer - Sous le même ciel


 Auteur : Erika Boyer
Editeur : Autoédité
Parution : 22 novembre 2017
Pages : 369
EAN-13 : 978-1549657368


Alejandro n’a eu d’autre choix que de suivre ses parents qui ont décidé de quitter l’Espagne pour s’installer en France. Taciturne et introverti, il a peur de ne pas réussir à trouver sa place dans ce nouvel environnement et s’inquiète que ses différences l’empêchent de se faire des amis.
Mais ses craintes se meurent lorsqu’il rencontre son voisin, Hugo. Jovial et chaleureux, ce dernier aime l’accent hispanique du garçon d’en face, tout autant que son prénom et ses étonnants cheveux longs. Alors, aussi vite que le permet l’innocence de leur jeune âge, les deux enfants se lient d’amitié.

Sous le ciel de la Ville d’Hiver, Alejandro et Hugo deviendront des hommes. Ils découvriront l’amitié et l’amour, et embrasseront la vie pour en comprendre le véritable sens.


Avant de donner mon avis, je tenais à remercier Livraddict et l'auteur Erika Boyer pour ce partenariat.

Je connaissais déjà la plume d'Erika Boyer avec son premier roman, Pardon. J'avais apprécié la manière dont elle abordait un thème très délicat mais j'y avais rencontré également quelques défauts, notamment au niveau de la fluidité des dialogues.
Dans Sous le même ciel, j'ai retrouvé la plume pleine de délicatesse de l'auteur et j'ai trouvé que les dialogues et l'ensemble du récit étaient beaucoup fluides et naturels. Cela a rendu ma lecture d'autant plus agréable.

Depuis le temps, vous me connaissez : la romance n'est pas mon genre de prédilection. J'ai tendance à m'ennuyer pendant ma lecture et a y trouvé des longueurs et des clichés qui m'empêchent d'apprécier ma lecture. Or, cela n'a pas du tout été le cas avec ce roman et vous n'imaginez pas ma surprise ! J'ai littéralement dévoré cette histoire qui m'a profondément touchée.

Je me suis énormément reconnue dans le personnage d'Alejandro. Il a un côté réservé et peut paraître froid pour des tierces personnes. Or, il se donne corps et âme pour les personnes qui lui sont proches. Je n'ai pas pu m'empêcher d'y trouver un écho à ma propre personnalité. Au fil des pages, Alejandro évolue et j'ai aimé le voir grandir de cette façon.
Les autres personnages ne sont pas en reste évidemment et je me suis attachée un peu à chacun d'eux. Néanmoins, Alejandro reste mon petit coup de cœur dans cette histoire.

Le seul petit défaut que je puisse trouver à ce roman est ma facilité à anticiper certains éléments de l'histoire. Par exemple, j'ai senti arriver la fin assez tôt. Cela faisait partie des scénarii que j'avais envisagé. Cependant, cela n'a aucunement boudé mon plaisir.

Erika Boyer nous offre ici une belle romance pleine de poésie et de délicatesse avec des personnages attachants. Même si cela n'a pas été un coup de cœur, je conseille vivement sa lecture car elle ne vous laissera pas indifférente. C'était très beau et j'en perds mes mots.

vendredi 16 mars 2018

Anne Akrich - Traité de savoir-rire à l'usage des embryons


 Auteur : Anne Akrich
Editeur : Julliard
Parution : 4 janvier 2018
Pages : 234
EAN-13 : 978-2260032342


Si la béatitude convenue des femmes enceintes vous exaspère, alors cette confession ultra culotté d'une jeune maman est faite pour vous. Ecrire à son fils avant même sa naissance pour lui raconter d'où il vient et dans quelles circonstances il fut conçu, voilà sans doute une précaution. Surtout quand le bébé à venir est le fruit d'une rencontre pour le moins improbable entre une très jeune femme originaire d Tahiti et un des plus prestigieux éditeurs parisiens, qui à l'âge d'être son père. Au gré de courts chapitres, Anne Akrich fait se côtoyer pêle-mêle des références littéraires, de l'humour juif, des réflexions sur les thèmes intemporels de la différence d'âge au sein du couple, du fossé entre les générations, de la lutte des classes, et de l'une des plus anxiogènes aventures humaines : la maternité.





Avant toute chose, je tenais à remercier Julliard et NetGalley pour l'envoi de ce roman.

Je ressors de cette lecture avec un avis très mitigé.
Lorsque j'ai lu le synopsis de cet ouvrage, je me suis faite une autre idée de son contenu. Je m'attendais à un écrit autobiographique principalement basé sur la grossesse. Etant moi-même enceinte au moment de la lecture, ce sujet m'emballait : je voulais lire ce sujet abordé de manière humoristique et sans tabou. Toutefois, cet ouvrage n'a pas répondu à mes attentes et je me suis un peu ennuyée. La fameuse grossesse de l'auteur n'arrive finalement qu'au milieu du livre et je ne l'ai pas trouvé assez abordé alors que ce devait en être le sujet principal.
Anne Akrich fait partie d'une sphère sociale qui est très loin de la mienne. C'est très clairement une bobo parisienne qui possède un humour juif avec lequel j'ai du mal. Chacun son humour mais je ne suis pas très sensible à celui-là. Elle a réussi de temps en temps à me tirer un sourire mais rien de plus. Ce fut un peu décevant pour moi.
De plus, l'auteur a un style que j'ai trouvé un peu décousu. On passe d'un sujet à un autre sans réel fil rouge. On passe du coq à l'âne trop rapidement, ce qui a rendu ma lecture quelque peu confuse.

Pourtant, malgré cela, je n'ai pas détesté. Je suis juste passée à côté. Ma lecture a été longue et cahoteuse mais c'est juste que cela ne devait pas être fait pour moi. Je n'ai pas réussi à rentrer complètement dedans, dommage.

vendredi 9 mars 2018

Rebecca Lighieri - Les garçons de l'été


 Auteur : Rebecca Lighieri
Editeur : Gallimard
Collection : Folio
Parution : 5 avril 2018
Pages : 413
EAN-13 : 978-2072755200


Zachée et Thadée, deux frères, étudiants brillants et surfeurs surdoués, déploient les charmes de leur jeunesse sous l’été sauvage de La Réunion. Mais l’été et la jeunesse ont une fin, et il arrive qu’elle survienne plus vite et plus tragiquement que prévu.



Avant de commencer cette chronique, je tenais à remercier Livraddict et la maison d'édition Gallimard pour ce partenariat.

Ecrire cette chronique a été un peu difficile pour moi car je ressors de cette lecture avec un avis assez mitigé. D'ailleurs, le contenu de ce roman est bien loin de ce à quoi je m'attendais. Je vais néanmoins essayer de donner un avis le plus honnête et le moins spoilant possible.

Rebecca Lighieri donne la parole à différents personnages au fil des pages. A travers ces chapitres dédiés, on découvre plus en profondeur cette famille si parfaite aux premiers abords. On peut dire que l'autrice a un don pour déconstruire cette image de perfection que l'on nous vend au début. Au fil des pages, on finit par se rendre compte que personne n'est parfait mais à des degrés bien différents.
Zachée est un personnage que j'ai personnellement beaucoup aimé. Il a ses défauts mais c'est celui que j'ai trouvé le plus humain et le plus attachant, avec le personnage de Cindy.
Thadée, quant à lui, m'a donné froid dans le dos dès le départ. Rebecca Lighieri nous montre avec ce protagoniste une facette de l'être humain déroutante et terrifiante.
En revanche, j'ai eu un sérieux problème avec le personnage de Mylène. Je ne m'y suis absolument pas attachée. Malgré son malheur, je n'ai pas réussi à ressentir de la compassion pour elle. Elle m'a énormément agacée et je ne la comprenais pas. Comment a-t-elle pu se voiler la face à ce point ? Toutefois, j'aurais aimé avoir un peu plus son point de vue à la fin.

Mon seul regret est la présence de longueur à certains moments du livre. Je pense en particulier à la fin. Pour moi, l'autrice aurait pu raccourcir le dernier chapitre que j'ai trouvé inutilement long, surtout que j'ai vu le dénouement final arrivé de très loin. Cette manière de faire a coupé l'intensité de ce final, ce qui est dommage. La tension retombe avec ces longueurs.

En bref, je suis contente d'avoir découvert Les garçons de l'été. Cependant, cela n'est pas une lecture marquante à cause d'un rythme qui coupe parfois l'intensité instaurée par l'autrice.

jeudi 1 mars 2018

Ivan Calbérac - Venise n'est pas en Italie


 Auteur : Ivan Calbérac
Editeur : Lgf
Parution : 1er février 2017
Pages : 320
EAN-13 : 978-2253068938


Emile a quinze ans. Il vit à Montargis, entre un père doux-dingue et une mère qui lui teint les cheveux en blond depuis toujours, parce que, paraît-il, il est plus beau comme ça. Quand la fille qui lui plaît plus que tout l’invite à Venise pour les vacances, il est fou de joie. Seul problème, ses parents décident de l’accompagner… C’est l’histoire d’un adolescent né dans une famille inclassable, l’histoire d’un premier amour, miraculeux et fragile. C’est l’histoire d’un voyage initiatique et rocambolesque où la vie prend souvent au dépourvu, mais où Venise, elle, sera au rendez-vous.



Je n'ai pas été tout de suite emballée par ma lecture. Je n'ai vraiment été happée que lorsque le road-trip a véritablement commencé. Le début du roman m'a paru un peu lent et un peu confus. Néanmoins, dès la seconde partie de l'histoire, j'ai eu du mal à lâcher ma lecture.
L'auteur utilise un ton plein de pudeur et de simplicité pour raconter ce voyage initiatique d'Emile, qui vit son premier amour mais également plusieurs premières fois. Cela a suffi à me faire passer outre la première partie du roman que j'ai trouvé un peu molle.

On s'attache facilement aux différents personnages et en particulier aux membres de cette famille un peu atypique. J'ai eu plus de mal avec Pauline, qui fait partie d'un monde très éloigné du mien, mais qui a tout de même su me toucher par son mal-être familial.
Au fil des pages, on comprend pourquoi Emile a un peu honte de sa famille mais elle reste terriblement attachante. Emile est à un âge où il est difficile de se montrer avec sa famille mais il gagne en maturité à la fin du roman et il pose sur eux un nouveau regard.

Je ne me serais pas tournée vers ce roman naturellement. C'est ma mère qui me l'a prêté et je la remercie pour cette découverte. J'ai passé un agréable moment de lecture avec humour et détente.