samedi 16 mai 2020

Leïla Slimani - Dans le jardin de l'ogre


 Auteur : Leïla Slimani
Editeur : Gallimard
Collection : Folio
Parution : 7 janvier 2016
Pages : 240
EAN-13 : 978-2070468188


« Une semaine qu'elle tient. Une semaine qu'elle n'a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Élysées, du musée d'Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n'a pas bu d'alcool et elle s'est couchée tôt. Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d'un pied sur l'autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur. Elle veut qu'on la saisisse, qu'on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu'elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l'ogre. »




J'ai découvert la plume de Leïla Slimani avec son roman Chanson douce, que je suis bien contente d'avoir lu avant d'avoir des enfants.

Son style est percutant. Elle ne dit pas les choses à demi-mot. Elle nous immerge dans un univers glacial et parfois violent.
Bien que je ne me sois pas attachée à Adèle, j'ai tout de même ressenti de la peine pour elle.
Cette histoire a un côté glauque, malsain et terriblement humain à la fois, ce qui m'a un peu perturbée.

En revanche, je n'ai pas aimé la fin qui, pour moi, n'en est pas réellement une. Elle est bien trop ouverte pour me satisfaire.

Donner un avis sur ce roman est difficile. Comme pour Chanson douce, je n'ai ni aimé, ni détesté. Toutefois, on ne peut pas dire que cette lecture m'ait laissée indifférente.

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