Éditeur : Dargaud
Parution : 25 novembre 2022
Pages : 64
EAN-13 : 978-2205089813
1998, Teresa, brillante étudiante en archéologie, décroche une bourse et un poste à Berlin pour participer à la préparation d'une grande exposition sur la découverte du tombeau de Toutankhamon. Sa bible de travail, le journal d'Howard Carter. Elle rencontre Ruben, un jeune Italien rêveur et fantasque, venu s'éclater à Berlin. Parallèlement aux crises de couple dues aux insomnies chroniques de la jeune femme et à leurs moments intimes d'un amour passionné, leur histoire se révèle entre la Vallée des Rois et la folie berlinoise de la fin du XXe siècle. Qu'adviendra-t-il de leur futur ? La temporalité chère à Manuele Fior raconte par cette romance deux époques qui se confrontent et s'entremêlent, unies par le motif de l'hypéricon, cette fleur aux mille vertus.
Je ressors de cette lecture avec une impression mitigée. Cette bande dessinée se distingue par son atmosphère intrigante et ses aspirations philosophiques, mais elle peut également se révéler quelque peu hermétique et difficile d'accès. Je regrette d'ailleurs que certains passages en langue étrangère n'aient pas été traduits.
En parallèle, on suit deux histoires : celle de la découverte du tombeau de Toutankhamon par Howard Carter en 1922 et celle de Teresa, italienne débarquant fraîchement à Berlin en 1998. Le lien entre ces deux époques m'a semblé léger. Mis à part l'exposition, on ne saisit pas forcément le pourquoi de cette dualité temporelle.
Manuele Fior nous offre une réflexion sur le temps, sur la manière de l'appréhender et de se représenter le passé et le futur.
Il nous démontre que rien n'est linéaire et que l'équilibre peut être rompu. Il illustre la fragilité des certitudes.
Malheureusement, je n'ai eu que très peu d'empathie pour Teresa et Ruben. Je ne me suis pas sentie impliquée dans leur histoire et il y avait trop de scènes de sexe à mon goût. Je trouve également dommage qu'on n'ai pas plus de détails sur l'origine des insomnies de Teresa.
Le dessin est intéressant. La couleur de cet album est sans aucun doute le jaune. J'ai particulièrement apprécié les décors se déroulant en Egypte. Le graphisme donne un aspect éthéré à cette histoire.
En bref, je n'arrive pas à donner un avis ferme et définitif sur cet ouvrage. Il y a du positif mais son approche assez abstraite pourrait en rebuter plus d'un.