samedi 8 novembre 2025

Marc Levy - Et si c'était vrai...

 

Auteur : Marc Levy
Lecteurs : Hugo Becker, Alice Isaaz et Thierry Janssen
Éditeur : Lizzie
Parution : 3 avril 2025
Durée : 5 h 56 min
EAN-13 : 979-1036631030

Lauren est dans le coma, c'est indéniable. Mais elle est aussi dans le placard d'Arthur, un peu comme un fantôme, cela est tout aussi indéniable... Arthur, en tout cas, est bien obligé de l'admettre : il la voit, l'entend, la comprend et finit même par l'aimer. Mais que peut-on espérer d'un fantôme que l'on est le seul à distinguer ? On ne tombe pas amoureux d'un mirage, on ne force pas son meilleur ami à dérober une ambulance pour kidnapper un corps dans le coma, on ne ment pas à la police pour sauver une ombre, et pourtant...
Marc Lévy signe ici un premier roman particulièrement grisant, qui s'amuse du lecteur et de ses certitudes, toujours avec légèreté : comme Arthur, on se laisse prendre au jeu de Lauren, et comme lui, on finit par se dire, entre deux rebondissements : Et si c'était vrai....



J’avais vu le film il y a longtemps. Je m’en souvenais vaguement : une comédie romantique douce, un peu magique, avec ce charme typique des années 2000. L’idée d’une femme invisible que seul un homme peut voir m’avait marquée, sans pour autant me pousser à lire le roman d’origine. C’est finalement en découvrant le livre audio de Marc Levy que j’ai décidé de me plonger dans cette histoire — et j’ai réalisé à quel point le texte original est différent du souvenir que j’avais gardé du film.

Dès les premières minutes d’écoute, j’ai été surprise par la tendresse du ton, bien plus intime et poétique que ce que j’imaginais. Marc Levy ne cherche pas le spectaculaire : il installe une atmosphère douce, presque suspendue, où le merveilleux s’invite discrètement dans le quotidien. Arthur, jeune architecte, découvre dans son placard la présence d’une femme — Lauren — plongée dans le coma à l’hôpital. Elle est invisible pour tous, mais pas pour lui. À partir de là, se tisse une relation hors du commun, entre deux mondes, entre la vie et l’invisible.

Ce qui fonctionne particulièrement bien dans cette version audio, c’est la multiplicité des voix. Plusieurs narrateurs se relaient pour incarner les personnages et cela donne au récit une dynamique très vivante. On passe d’un point de vue à l’autre avec naturel, chaque interprète apportant sa sensibilité, sa couleur. La voix de Lauren, douce mais déterminée, contraste avec celle d’Arthur, plus posée et incrédule, et cet équilibre crée une vraie complicité d’écoute. Cette alternance renforce la crédibilité des dialogues et l’émotion des scènes.

Je crois que ce format joue un rôle essentiel dans mon appréciation du roman. L’histoire, bien qu’agréable, reste simple et prévisible. Mais en audio, elle prend une autre dimension : plus incarnée, plus humaine. Les voix font vivre ce qu’on lirait peut-être comme une romance légère et transforment le texte en expérience sensorielle. On se laisse porter sans effort, on sourit, on s’attendrit. C’est une histoire qu’on écoute avec le cœur, le genre de récit parfait pour accompagner une soirée tranquille ou un trajet un peu long.

Mais au-delà de la romance, Et si c’était vrai… raconte autre chose : c’est une histoire sur la foi dans ce qu’on ne voit pas, sur la puissance de l’imaginaire et du lien humain. Marc Levy nous parle aussi de notre rapport au temps. Lauren, figée entre la vie et la mort, vit un présent immobile, tandis qu’Arthur, lui, redécouvre la valeur du temps à travers cette rencontre improbable. Ensemble, ils apprennent à habiter l’instant, à donner du sens à chaque minute partagée. Le roman nous rappelle que le temps n’a pas la même valeur pour tout le monde : parfois il se fige, parfois il s’étire, et il devient précieux dès lors qu’on aime. C’est une belle réflexion sur la nécessité de ralentir, de croire, et de vivre pleinement, même quand tout semble suspendu.

Pour une première rencontre avec Marc Levy, c’est une jolie surprise. Son écriture est fluide, directe, sans prétention, mais pleine de bienveillance. Il parle d’amour, de perte, d’espoir, de cette croyance dans l’invisible qui nous fait du bien. Je comprends mieux pourquoi ses romans touchent un si large public : il a cette façon simple de relier le merveilleux à l’intime, sans jamais forcer le trait.

Je ne dirais pas que Et si c’était vrai… m’a bouleversée, mais il m’a offert un moment de douceur. Un de ceux qu’on accueille avec plaisir, sans attente particulière, et qui laissent une empreinte légère mais réelle. Le format audio y est pour beaucoup — ici, les voix ne se contentent pas de raconter : elles incarnent.

En terminant mon écoute, j’ai eu envie de découvrir d’autres romans de Marc Levy — mais probablement encore en audio. Parce que, dans cette version, c’est vraiment la pluralité des voix qui donne vie à la magie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire