Auteur : Alain Ayroles
Dessinateur : Hervé Tanquerelle
Coloriste : Isabelle Merlet
Éditeur : Delcourt
Parution : 9 avril 2025
Pages : 256
EAN-13 : 978-2413076780
Aux derniers temps du Moyen Age, les ultimes descendants des Vikings tentent désespérément de survivre sur les rivages glacés du Groenland. Un homme au lourd passé, en quête d'une seconde chance, débarque parmi eux. Leur apportera-t-il le salut ou précipitera-t-il l'effondrement de la "Terre verte" ?
Je remercie les éditions Delcourt de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage via la plateforme NetGalley.
En toute transparence, lorsque j'ai commencé ma lecture, je n'avais plus en tête le résumé de ce récit. On nous propose ici une uchronie réaliste se déroulant dans les paysages glacés du Groenland.
On nous livre une version crédible d'un monde qui aurait pu exister. Tout est plausible, documenté, solidement ancré dans l'histoire. Le travail documentaire est solide, les références historiques et anthropologiques sont bien intégrées sans être pesantes.
L'uchronie sert avant tout de cadre à une réflexion sur le pouvoir, la mémoire et les choix individuels. Richard est présenté comme un personnage ambivalent, entre remords, ambition et résilience.
Graphiquement, une véritable atmosphère est créée : les paysages glacés, les visages burinés, les couleurs discrètes mais efficaces, ... Tout cela renforce la sensation de froid, de tension et d'enfermement.
Malgré cette richesse visuelle et contextuelle, mon ressenti est en demi-teinte.
La figure centrale du récit peine à susciter l'empathie, et ce malgré sa complexité. Il est tout en retenue, ce qui rend difficile l'implication du lecteur. Il en va de même pour plusieurs personnages secondaires : bien caractérisés, mais pas toujours pleinement exploités.
Le récit semble vouloir beaucoup dire - sur le pouvoir, l'exil, la mémoire, la foi, la survie - mais le fil rouge se dilue parfois dans une narration trop cérébrale. On sent la volonté d'intellectualiser, de donner du poids historique et symbolique à chaque dialogue ou confrontation. Malheureusement, cela se fait parfois au détriment de l'émotion ou de la tension dramatique.
La Terre verte est une œuvre ambitieuse. Elle propose une vision originale d'un monde oublié, entre Histoire et fiction. Toutefois, cette ambition freine par moment l'élan narratif. L'album impressionne plus qu'il n'emporte et laisse une sensation de distance : intellectuellement stimulant, mais émotionnellement un peu froid.
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