Auteur / Dessinateur : Théo Grosjean
Éditeur : Dupuis
Parution : 1er septembre 2023
Pages : 64
EAN-13 : 979-1034762972
Le « légèrement stressé » jeune Elliot est entré au collège. Cette véritable boule d'angoisse qu'il ressent en permanence prend vie à ses côtés et le guide dans les méandres de la grande école.
Elliot devient rapidement populaire grâce à une vidéo de danse complètement improvisée qui le transforme du jour au lendemain en star de Tic Toc. Il se rapprocher d'Églantine... et s'éloigne de son pote Hari. Mais sa nouvelle popularité rend Elliot un peu méprisant, ce qui finit par rapprocher Églantine de Bastien, son pire ennemi.
Décidément, la cinquième va être, une fois de plus, une année difficile à vivre pour notre héros !
Dans ce deuxième tome d’Elliot au collège, la bande dessinée s’impose comme un médium particulièrement efficace pour rendre compte des tourments du quotidien collégien. Ce volume ne se contente pas de poursuivre l’histoire : il affine le portrait d’Elliot et approfondit les thématiques abordées, en s’appuyant autant sur le dessin que sur le texte pour exprimer les émotions et les tensions propres à l’adolescence. Il marque aussi une étape importante dans l’évolution du personnage principal, qui semble plus conscient de lui-même et du monde qui l’entoure. Le collège n’est plus seulement un décor, il devient un véritable espace de confrontation entre les désirs individuels et les attentes collectives.
Le personnage d’Elliot gagne
ici en complexité. Moins naïf que dans le premier tome,
il semble davantage conscient des règles implicites qui régissent la vie au
collège : le regard des autres, la pression du groupe, les malentendus qui
peuvent fragiliser une amitié. La bande dessinée traduit ces évolutions de
manière subtile, notamment à travers les silences, les expressions faciales et
la composition des cases. Les émotions ne sont pas toujours dites
explicitement, mais suggérées par le dessin, ce qui renforce l’implication du
lecteur.
Le scénario repose sur des
situations du quotidien en apparence banales, mais qui prennent une réelle
importance à l’échelle du personnage. Cette banalité assumée fait la force de
l’œuvre : elle reflète avec justesse la manière dont les collégiens vivent
intensément des événements que les adultes peuvent juger mineurs. Cependant,
cette approche a aussi ses limites. La progression narrative reste assez
linéaire et certains conflits se résolvent rapidement, ce qui peut réduire la
tension dramatique et donner une impression de facilité.
Le travail graphique joue un
rôle central dans la lecture. Le style de dessin, volontairement simple et
expressif, privilégie la lisibilité et l’efficacité. Les décors du collège,
récurrents, participent à l’ancrage réaliste du récit et créent un cadre familier
pour le lecteur. Les choix de couleurs et de cadrage accompagnent les
variations émotionnelles : des scènes plus chargées visuellement traduisent le
stress ou la confusion d’Elliot, tandis que des planches plus aérées marquent
des moments d’apaisement ou de réflexion.
Les personnages secondaires,
bien que parfois esquissés rapidement, fonctionnent comme des figures
symboliques du monde collégien. Ils incarnent différentes attitudes face aux
règles, à l’amitié ou à la différence. S’ils manquent parfois de profondeur individuelle,
leur présence contribue à la dimension collective du récit et à la crédibilité
de l’univers représenté.
En bref, Elliot au collège,
Tome 2 : Réseaux et sentiments est une bande dessinée jeunesse qui
parvient à capter avec sensibilité les questionnements de l’adolescence. Sans
chercher l’originalité formelle ou le spectaculaire, elle mise sur
l’observation fine du quotidien et sur la complémentarité entre texte et image.
Cette sobriété peut frustrer les lecteurs en quête de rebondissements forts,
mais elle confère à l’œuvre une sincérité et une justesse qui font sa
principale qualité.


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